Djâd .. un présent de Dieu

Imagine… Dieu te fait don d’un enfant. Il grandit dans tes bras. Tout près de ton cœur. Un après-midi, tu le déposes dans son berceau pour qu’il prenne du repos… tu penses le récupérer dans une heure.. plus ou moins…. Mais voilà que Dieu décide que le destin de ton enfant doit prendre fin… tu retrouveras ton enfant après toute une vie.. dans l’autre monde.. ton enfant a 6 mois, et c’est durant son sommeil que Dieu reprend son âme. Tu l’avais déposé dans son berceau qui, en fait,.. devait être son tombeau…

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Quelle tragédie !

Comment un parent peut-il trouver la force de surmonter une telle épreuve… après l’avoir porté en elle, ce petit nourrisson se reposait sur sa maman pour prendre vie via le lait maternel et l’amour inconditionnel d’une mère. Et désormais, c’est fini .. Le père quant à lui s’émerveillait devant ce présent de Dieu, il se promettait de le protéger, il a déménagé pour lui, il visionna en lui tant et tant .. Reste qu’il voulait, mais seul Dieu veut, il projetait, mais c’est Dieu qui destine.

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La tête se révolte, le corps est pris de spasmes, la poitrine se resserre, les larmes jaillissent, à flots.. « Pourquoi ? » : une question sans réponse ne cesse de résonner à l’intérieur. La raison ne trouve aucune raison.. c’est alors que la foi répond… en deux mots : humilité et confiance.

« Humilité dans ta volonté de tout comprendre et confiance en Dieu qui ne te veut que le bien. »

Humilité dans ta volonté de tout comprendre et confiance en Dieu qui ne te veut que le bien. Tu n’englobes pas de ta connaissance toute chose (voir Coran 18/68). Lorsque tu dois analyser un événement et juger s’il est bon, il suffit qu’un détail te manque pour fausser tout le jugement. Sache que tu n’as que des bribes d’information et que ce manque de connaissance t’impose l’humilité : “qui suis-je pour certifier que c’est un mal qui m’arrive ?” Je peux analyser à mon échelle, humaine.. et je m’en remets à la science absolue du Transcendant pour me dire que c’est un bien qui se cache..

.. et c’est là que ta foi se manifeste pour calmer la tempête. En restant humble, tu t’en remets à Dieu et Dieu apaise ton cœur. Il te rappelle qu’Il ne te veut que le bien. Il te rassure sur le fait qu’il ne te charge qu’à hauteur de tes capacités. Il ne t’éprouve qu’afin d’élever ton rang. Il n’a repris l’enfant que pour lui réserver le meilleur… ta foi t’éclaire et te console. tu sens comme un manteau te couvrir … en apprenant la tradition prophétique suivante, peut-être même que des larmes de joie se mêleront à tes larmes de tristesse..

Abu Hassân vint voir Abû Hurayra : cher compagnon du Prophète.. j’ai enterré deux de mes enfants.. j’en suis affligé.. j’aimerais que tu me rapportes du Messager de Dieu une parole qui sera en mesure d’apaiser mon cœur.. qui me permettra de traverser cette épreuve.. de trouver une source de joie dans mon malheur.. Abû Hurayra lui transmit la nouvelle : le Messager nous informa que les enfants morts en bas âge sont accueillis au Paradis sans restriction aucune .. et le jour du jugement, ce petit s’accrochera à ses parents fermement et ne les laissera pas tant que le Seigneur ne les aura pas fait entrer, eux trois, aux Paradis.

Dieu seul nous suffit! Quel excellent Protecteur!Calligraphie de Osman Özçay

Dieu seul nous suffit! Quel excellent Protecteur!

Calligraphie de Osman Özçay

Arrêtons-nous quelque peu avec cette tradition prophétique (voir Sahîh Muslim, hadîth n. 2635 et Ahmed hadîth n. 10 325). D’une, qu’est-ce qu’un croyant.e souhaite plus que tout pour son enfant ? Qu’il gagne l’au-delà. La vie éternelle. Dans la proximité du Très-Haut. Avec le Bien-aimé. Aux plus hauts degrés du Paradis. Un parent croyant se donne corps et âme pour offrir à son enfant tout ce qu’il possède pour lui faire gagner l’au-delà…

De deux, la vraie réussite ne réside-t-elle pas dans le fait d’être réuni pour l’éternité auprès de l’Éternel ? La vraie perte n’est-elle pas dans le fait d’être séparé à l’au-delà, pour toujours (voir Coran 39/15 et Sunan an-Nasâ’i, hadîth n. 2071)… et voir son proche demeurer dans le lieu de l’échec et du châtiment.

De trois, le jour du Jugement, personne ne reconnaitra personne.. même le conjoint reniera sa chère et tendre. Le moment est si dangereux que personne ou presque n’a force d’altruisme. Une exception cependant est faite avec cet enfant, la chair de ta chair. Le voilà qui les attend, qui les cherche et qui s’accroche à eux! Il intercède auprès de Dieu pour les faire mériter les retrouvailles en Son Salut.

« L’œil pleure, le cœur est triste, mais je ne dis que ce qui plaît à mon Éducateur Suprême et mon Seigneur ..
Je reste tout de même triste de devoir être séparé de toi en cette vie, ô mon enfant, ô Ibrahim »
— Prophète Muhammad sws, lorsqu’il perd son bébé de 16 mois

Évidemment que la perte d’un être cher fait jaillir des émotions fortes.. c’est humain. Tout ce qu’il y a de plus naturel.. la foi en Dieu, pourtant, garde ces émotions, comme le raisonnement, de déborder hors des limites de l’Adoration. « L’œil pleure, le cœur est triste, mais je ne dis que ce qui plaît à mon Éducateur Suprême et mon Seigneur .. je reste pourtant si triste de devoir être séparé de toi en cette vie, ô mon enfant » (ce que le Prophète Muhammad sws dira lorsqu’il va perdre son fils Ibrahim, voir Sahîh Bukhârî, hadîth n.1303).

 

Djâd Tirkawi. fils de Hakim et Laura.

« Djâd » signifie entre autres « Présent de Dieu ».
Un présent pour la vie sur Terre du 7/7/18 au 7/1/19 ..
un présent pour à l’au-delà pour l’éternité. Incha Allah.

Mahdi Tirkawi6 Comments